TUNISE : faire tomber les écailles qui aveuglent tant de Français
Gilles Perrault dans sa préface du livre d'Ahmed Manai intitulé JARDIN SECRET DE BEN ALI a pointé du doigt la cruoté de la dictature de Ben Ali
A lire Ahmed Manaï, comment ne pas éprouver compassion pour ses compatriotes et honte d'appartenir à un pays qui protège leur bourreau ? La répression, il l'a éprouvée dans sa chair. La corruption généralisée instaurée par le régime de Ben Ali, il la décrit d'une plume alerte et avec un humour ravageur. Il trace aussi du général-président un portrait au vitriol. Sans doute estimera-t-on qu'il force un peu le trait. Un pantin qui tomberait dans les vapeurs à la moindre tension ne ferait pas long feu au pouvoir. Ben Ali a sans doute plus de ressort que ne lui en accorde un auteur mû par une compréhensible vindicte. Mais, pour l'essentiel, le portrait est corroboré par trop de témoignages pour être révoqué en doute. Et c'est ainsi que la comparaison avec le Maroc ne tient plus. Même ses pires adversaires reconnaissent à Hassen II une intelligence rare, du courage, une vision politique, notamment dans le domaine des relations extérieures. Un despote, certes, et des plus cruels, mais avec une sorte d'élégance dans le crime. Ben Ali, quant à lui, se rangerait plutôt dans la même catégorie que le ci-devant empereur Bokassa. Après Bourguiba, qui fut immense avant que l'âge et la démesure du pouvoir absolu n'aient eu raison de lui, quelle disgrâce pour nos amis tunisiens que de tomber sous la lourde patte d'un flic médiocre traînant derrière lui une smala de profiteurs et de courtisans misérables, sans parler du frérot condamné en France pour trafic de drogue... Aucun peuple ne mérite cela; le peuple tunisien moins que les autres, qui s'est toujours distingué par son sens de la mesure, l'attachement à la tolérance, une finesse d'esprit et une distinction qui le mettent à part dans le concert des nations. Puisse Ahmed Manaï être largement lu chez nous, et son livre faire tomber les écailles qui aveuglent tant de Français abusés ou indifférents, mais, quoi qu'ils en aient, complices !
Gilles Perrault
A lire Ahmed Manaï, comment ne pas éprouver compassion pour ses compatriotes et honte d'appartenir à un pays qui protège leur bourreau ? La répression, il l'a éprouvée dans sa chair. La corruption généralisée instaurée par le régime de Ben Ali, il la décrit d'une plume alerte et avec un humour ravageur. Il trace aussi du général-président un portrait au vitriol. Sans doute estimera-t-on qu'il force un peu le trait. Un pantin qui tomberait dans les vapeurs à la moindre tension ne ferait pas long feu au pouvoir. Ben Ali a sans doute plus de ressort que ne lui en accorde un auteur mû par une compréhensible vindicte. Mais, pour l'essentiel, le portrait est corroboré par trop de témoignages pour être révoqué en doute. Et c'est ainsi que la comparaison avec le Maroc ne tient plus. Même ses pires adversaires reconnaissent à Hassen II une intelligence rare, du courage, une vision politique, notamment dans le domaine des relations extérieures. Un despote, certes, et des plus cruels, mais avec une sorte d'élégance dans le crime. Ben Ali, quant à lui, se rangerait plutôt dans la même catégorie que le ci-devant empereur Bokassa. Après Bourguiba, qui fut immense avant que l'âge et la démesure du pouvoir absolu n'aient eu raison de lui, quelle disgrâce pour nos amis tunisiens que de tomber sous la lourde patte d'un flic médiocre traînant derrière lui une smala de profiteurs et de courtisans misérables, sans parler du frérot condamné en France pour trafic de drogue... Aucun peuple ne mérite cela; le peuple tunisien moins que les autres, qui s'est toujours distingué par son sens de la mesure, l'attachement à la tolérance, une finesse d'esprit et une distinction qui le mettent à part dans le concert des nations. Puisse Ahmed Manaï être largement lu chez nous, et son livre faire tomber les écailles qui aveuglent tant de Français abusés ou indifférents, mais, quoi qu'ils en aient, complices !
Gilles Perrault
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