TUNISE : La même révolte à Tunis, Sousse et Sfax marquera la fin de la dictature dans les prochains jours
Il est vrai que ce mouvement reste circonscrit dans les régions centre et ouest. Ce sont les régions les plus touchées par les crises, les régions ignorées ou délaissées par les autorités, même sous Bourguiba. Ceux qui sont sortis dans les rues sont des gens désespérés. Les grandes villes souffrent moins du chômage, de la misère, mais elles partagent avec les régions qui se sont soulevées le manque de libertés, individuelles et collectives, y compris la liberté d’entreprendre. Et ce n’est pas un hasard si les autorités ont fermé les lycées et les universités. Cela oblige les lycéens et les étudiants à regagner leurs familles et empêche que ces mouvements prennent davantage d’ampleur et se propagent à des régions plus riches. Il n’y a pas eu la même révolte à Tunis, Sousse ou Sfax, mais il n’en reste pas moins que les structures syndicales viennent de prendre le relais et se mobilisent à leur manière, en organisant des grèves régionales. Le mouvement va prendre d’autres formes et risque de durer encore.
Kamel Jendoubi, président du Réseau Euro-Méditerranée des droits de l’homme interviewé par Vincent Braun
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