TUNISE : Un tel soulèvement était prévisible

Ce n’est pas la première fois qu’un jeune s’immole en Tunisie. Mais cette fois, l’émotion était tellement grande que les populations de Sidi Bouzid et de la région se sont révoltées. Le mouvement a commencé par des revendications sociales, pour obtenir davantage d’emplois, mais celles-ci se sont immédiatement doublées d’une contestation des inégalités et de la mal gouvernance. Cela veut dire qu’il existait une situation de tension. On savait que les gens en avaient marre, avaient envie de liberté, de s’exprimer, que les jeunes n’ont qu’une seule idée c’est de quitter le pays parce qu’ils ne trouvent pas d’emploi. Un tel soulèvement était prévisible. L’émotion soulevée par cette immolation spectaculaire a réveillé toute cette colère froide, intériorisée.

Kamel Jendoubi, président du Réseau Euro-Méditerranée des droits de l’homme interviewé par Vincent Braun