TUNISIE : PREMIÈRES RÉACTIONS DE RESPONSABLES POLITIQUES EN FRANCE APRÈS LE DÉPART DE TUNISIE DU PRÉSIDENT ZINE EL-ABIDINE BEN ALI.
SARKOZY ET SA MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES MADAME ALLIOT-MARIE ÉTAIENT TOTALEMENT À COTÉ DE LA PLAQUE EN SOUTENANT UN DICTATEUR; IL N’ONT PAS CRU À LA JEUNESSE TUNISIENNE. IL ONT SOUS-ESTIMÉ CETTE JEUNESSE TUNISIENNE SUR-INSTRUITE. (FADDA)
L'UMP et Jean-François Copé ont dit, vendredi soir, prendre "acte" du départ de Tunisie, sous la pression populaire, du président Zine El-Abidine Ben Ali, exprimant le souhait qu'une "transition démocratique apaisée puisse avoir lieu" dans le pays. Le parti présidentiel "prend acte de la décision du peuple tunisien et du départ du président Ben Ali" et Jean-François Copé "forme des voeux pour que le calme revienne rapidement en Tunisie et qu'une transition démocratique apaisée puisse avoir lieu", selon un communiqué. Le secrétaire général de l'UMP "veut redire son amitié au peuple tunisien et son soutien dans cette période difficile et en même temps porteuse de nouveaux espoirs pour l'avenir", ajoute-t-il.
Alain Juppé, ministre de la Défense :
"La Tunisie aujourd'hui doit évoluer. Il y a eu des manifestations populaires qui traduisaient un malaise profond, un déficit de démocratie réel. Je pense qu'aujourd'hui les choses sont clarifiées. Je souhaite de tout cœur que l'avenir de la Tunisie soit un avenir pacifié et démocratique. C'est dans l'élection, dans le suffrage, dans la réconciliation nationale que je souhaite voir la Tunisie s'engager".
Bertrand Delanoë, maire PS de Paris, né à Tunis :
Marielle de Sarnez, vice-présidente du MoDem :
"C'est l'épilogue d'une situation de confiscation des pouvoirs et des libertés, conjuguée à la crise et au chômage qui étaient devenus insupportables aux Tunisiens. On peut se demander d'ailleurs pourquoi un pays comme la France n'a pas donné plus tôt les signes nécessaires pour que cet étau se desserre. Quoi qu'il en soit, les Tunisiens se sont libérés eux-mêmes au terme de journées où ils ont subi la violence de la répression (...). Il faut maintenant regarder l'avenir avec espoir en souhaitant que la démocratie s'installera et résistera au danger intégriste. La première étape à laquelle tous les pays doivent contribuer, c'est éviter le chaos."
Le Parti communiste français :
"C'est une victoire chèrement et courageusement acquise par la jeunesse et par le peuple tunisiens, après plusieurs semaines d'une répression criminelle qui s'est traduite par des dizaines de morts. Le régime de Ben Ali délégitimé par tant d'années de violation des libertés, de brutalité, de corruption, a fini par céder sous la pression d'un mouvement populaire exigeant le respect de ses droits et de sa dignité. C'est une leçon pour les plus hautes autorités françaises, pour tous ceux qui croyaient cette dictature impérissable et qui l'ont soutenue sans honte jusqu'au bout."
Pierre Moscovici, député et secrétaire national PS :
"Le maître mot, ce soir, doit être démocratie. Il faut que les Tunisiens puissent s'exprimer et choisir démocratiquement ses représentants, et la solution actuelle ne peut être que provisoire (...). La France n'est pas un pays qui doit accueillir durablement un dictateur en exil."
Jack Lang, député PS :
"Bravo au peuple tunisien (...). C'est une heureuse et bonne nouvelle pour le peuple tunisien, qui, par son courage, aura réussi à vaincre la dictature. En cet instant, on ne peut pas ne pas penser aux citoyens tunisiens qui ont fait le sacrifice de leur vie pour en finir avec ce régime (...). Trop longtemps, une grande partie de la classe politique française a été complaisante à l'égard de Ben Ali."
Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste :
"Depuis près d'un mois, les Tunisiens se mobilisent et manifestent pour demander plus de liberté et plus de justice. Ils ont subi la répression brutale du pouvoir, qui a fait de nombreuses victimes. Le départ du président Ben Ali doit permettre la transition démocratique. Cela passe par la libération de l'ensemble des prisonniers politiques, l'établissement de toutes les libertés démocratiques et la préparation d'élections libres dans les meilleurs délais. La diplomatie française doit s'engager sans ambiguïté en faveur de la démocratie en Tunisie, à laquelle le peuple tunisien a montré qu'il aspirait avec force."
Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Écologie Les Verts :
"Il serait inacceptable que la France devienne un refuge pour celui qui, par son obstination et sa gestion policière, risque de précipiter la Tunisie dans une situation périlleuse."
Nouveau Parti anticapitaliste :
"La fuite du dictateur, c'est une grande victoire pour le peuple tunisien", a estimé le NPA, ajoutant toutefois qu'un accueil de Ben Ali en France serait "une preuve supplémentaire de la collusion entre le gouvernement français et le dictateur déchu".
Razzy Hammadi, secrétaire national PS aux services publics, dont la mère est tunisienne :
"Quelle fierté, quelle joie ! Les Tunisiens se sont libérés par eux-mêmes, c'est un point de non-retour. Une Tunisie démocratique et laïque est dorénavant à construire."
Nicolas Dupont-Aignan, dirigeant de Debout la République, membre du groupe d'amitié franco-tunisien à l'Assemblée :
"La fuite de Zine El-Abidine Ben Ali sonne aujourd'hui comme un terrible aveu de culpabilité et il devra être tenu comme responsable de la répression sanglante organisée contre son peuple. Mais il ne faut pas, en revanche, que l'exfiltration de Ben Ali ne soit qu'un prétexte au maintien du régime. Le peuple tunisien nous donne ce soir une grande leçon de liberté, et la France doit se montrer à la hauteur."
Le Point.fr
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