TUNISIE : Quand le général Rachid Ammar adopta la révolution tunisienne; le chef d'état-major devint l'un de ses héros
Il y a quelques semaines, son nom était inconnu du grand public. Aujourd'hui sa photo, un immense sourire aux lèvres, s'affiche sur la plupart des blogs qui suivent l'évolution de la situation à Tunis. A 63 ans, le général Rachid Ammar est devenu l'un des héros de la «révolution» tunisienne.
Le chef d'état-major de l'armée de terre a été limogé par le gouvernement tunisien le 12 janvier pour avoir refusé de donner l'ordre à ses soldats de tirer sur la foule et exprimé des réserves sur la répression menée par la police du régime. Ce même jour, l'armée tunisienne avait été déployée à Tunis et dans sa banlieue pour la première fois depuis le déclenchement des affrontements. Mais le général Rachid Ammar a prévenu Ben Ali que «l'armée ne tire pas sur le peuple». C'est aussi lui qui aurait conseillé à Zine el-Abidine Ben Ali de s'en aller, lui assurant que son heure était terminée. Il a, selon des sources bien informées, fait pression sur l'ancien Président en lui affirmant, vendredi 14 janvier, qu'il ne pourrait bénéficier que d'un créneau aérien de trois heures pour quitter le pays...
Même si peu de détails ont pour l'instant filtré du palais présidentiel concernant les derniers jours de Ben Ali à Carthage, plusieurs partis d'opposition, notamment le Parti démocratique progressiste (PDP), considèrent que l'armée a joué un rôle décisif dans l'éviction du président. Et que le général Ammar, en ayant eu le courage de s'opposer à Ben Ali, a donné le coup de grâce au régime.
Fondée en 1957, l'armée tunisienne a hérité de la présidence Bourguiba une forte tradition de non-ingérence dans les affaires politiques. Elle a ensuite été marginalisée par Ben Ali, pourtant lui-même militaire, au profit de la police dont les effectifs, environ 150.000 hommes, ont été multipliés par quatre depuis son arrivée au pouvoir fin 1987. Face aux hommes du ministère de l'Intérieur, qui ont éxécuté les basses besognes du régime depuis le début de la crise, l'armée affiche à peine 35.000 soldats, dont 27.000 pour l'armée de terre. Sous-dimensionnée, elle est aussi sous-équipée et ne possède, par exemple, qu'une douzaine d'hélicoptères. Tenue à l'écart des affaires du pays sous Ben Ali, l'armée tunisienne a toujours été républicaine. L'amiral Jacques Lanxade estime qu'elle constitue même un «élément stabilisateur et modérateur» du régime. Pour l'ancien ambassadeur de France à Tunis, «ce n'est pas une armée de coup d'État».
Le figaro, titre modifié par FADDA
http://www.lefigaro.fr/international/2011/01/22/01003-20110122ARTFIG00005-rachid-ammar-le-centurion-du-peuple.php
Le chef d'état-major de l'armée de terre a été limogé par le gouvernement tunisien le 12 janvier pour avoir refusé de donner l'ordre à ses soldats de tirer sur la foule et exprimé des réserves sur la répression menée par la police du régime. Ce même jour, l'armée tunisienne avait été déployée à Tunis et dans sa banlieue pour la première fois depuis le déclenchement des affrontements. Mais le général Rachid Ammar a prévenu Ben Ali que «l'armée ne tire pas sur le peuple». C'est aussi lui qui aurait conseillé à Zine el-Abidine Ben Ali de s'en aller, lui assurant que son heure était terminée. Il a, selon des sources bien informées, fait pression sur l'ancien Président en lui affirmant, vendredi 14 janvier, qu'il ne pourrait bénéficier que d'un créneau aérien de trois heures pour quitter le pays...
Même si peu de détails ont pour l'instant filtré du palais présidentiel concernant les derniers jours de Ben Ali à Carthage, plusieurs partis d'opposition, notamment le Parti démocratique progressiste (PDP), considèrent que l'armée a joué un rôle décisif dans l'éviction du président. Et que le général Ammar, en ayant eu le courage de s'opposer à Ben Ali, a donné le coup de grâce au régime.
Fondée en 1957, l'armée tunisienne a hérité de la présidence Bourguiba une forte tradition de non-ingérence dans les affaires politiques. Elle a ensuite été marginalisée par Ben Ali, pourtant lui-même militaire, au profit de la police dont les effectifs, environ 150.000 hommes, ont été multipliés par quatre depuis son arrivée au pouvoir fin 1987. Face aux hommes du ministère de l'Intérieur, qui ont éxécuté les basses besognes du régime depuis le début de la crise, l'armée affiche à peine 35.000 soldats, dont 27.000 pour l'armée de terre. Sous-dimensionnée, elle est aussi sous-équipée et ne possède, par exemple, qu'une douzaine d'hélicoptères. Tenue à l'écart des affaires du pays sous Ben Ali, l'armée tunisienne a toujours été républicaine. L'amiral Jacques Lanxade estime qu'elle constitue même un «élément stabilisateur et modérateur» du régime. Pour l'ancien ambassadeur de France à Tunis, «ce n'est pas une armée de coup d'État».
Le figaro, titre modifié par FADDA
http://www.lefigaro.fr/international/2011/01/22/01003-20110122ARTFIG00005-rachid-ammar-le-centurion-du-peuple.php
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