Comment pourrait se passer la prise de la capitale libyenne ?

Le 15 août, les rebelles libyens ont pris Zawiyah, une ville qui n’est qu’à une quarantaine de kilomètres de Tripoli. Alors que pour beaucoup la chute du "Guide de la révolution de la Grande Jamahiriya" semble imminente, nous avons demandé à nos Observateurs libyens comment, selon eux, pourrait se passer la prise de la capitale libyenne.
Les trois villes de l’Ouest libyen prises lundi par les rebelles se trouvent sur la route reliant la Tunisie à Tripoli, qui semble chaque jour un peu plus isolée.
Les communications téléphoniques avec la Libye sont devenues très difficiles. Nous sommes toutefois parvenus à contacter deux de nos Observateurs dans le pays.
Le premier, Jomaa Ibrahim, est un soldat engagé dans les rangs de la rébellion. Il est actuellement positionné à Zintan, à 160 kilomètres à l’ouest de Tripoli. Il nous explique que les insurgés gardent des contacts dans la capitale. Selon lui, les anti-Kadhafi vivant à Tripoli se sont déjà organisés en comités de quartier pour protéger leurs commerces et leurs maisons des partisans du régime. Il affirme que des armes leur ont déjà été livrées sous le manteau par des insurgés. Et nous explique également que la rébellion compte dans ses rangs des jeunes de Tripoli et que ce sont eux qui entreront les premiers dans la capitale afin de rassurer la population. Une fois l’attaque lancée, il est prévu que chacun de ces jeunes soit envoyé dans son quartier d’origine pour assurer la sécurité et éviter les débordements.
Fatima, une habitante de Benghazi (première ville à être tombée entre les mains des insurgés), nous dit être en contact avec des personnes qui ont récemment fui la capitale. Ils lui auraient parlé d’une ville où l’électricité et l’eau sont très souvent coupées, où l’accès à Internet est quasi impossible et où les banques sont à court de liquidités. La vie à Tripoli est devenue extrêmement chère et l’essence particulièrement rare. Elle craint que les partisans soient lynchés après la chute de la ville. Elle insiste donc, comme Jomaa, sur l’importance des comités locaux de quartier, qui seront les seuls à pouvoir éviter les exactions. Fatima ne veut pas entendre parler de pourparlers pour le départ de Kadhafi : "Son départ n’est pas négociable. Il doit être arrêté et jugé, comme n’importe quel criminel".
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