Hécatombe parmi les mutins de l'armée syrienne

La violence a pris des proportions sans précédent en Syrie depuis deux jours.
Ainsi, une centaine de déserteurs de l'armée syrienne ont été tués ou blessés mardi par l'armée syrienne dans la province d'Idleb, près de la frontière turque, dans le nord du pays, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) sur la foi de témoignages fournis par des militants sur place.
Selon le groupe d'opposition basé à Londres, « une centaine de déserteurs ont été encerclés puis tués ou blessés entre les villages de Kafroueid et d'al-Fatira » dans la région de Jabal al-Zaouia, à plus de 330 km au nord de Damas.
L'OSDH ajoute que 33 civils ont été tués ce même jour par les forces de sécurité, soit 24 dans la province d'Idleb et 9 autres à Homs.
L'organisation rapporte par ailleurs que 14 membres des forces de sécurité ont été tués lors d'affrontements avec des déserteurs dans la province de Deraa, dans le sud du pays.
La violence était aussi forte lundi, alors que, toujours selon l'OSDH, au moins 100 personnes ont été tuées par les forces de sécurité du régime de Bachar Al-Assad, en dépit de l'accord sur l'envoi d'observateurs conclu avec la Ligue arabe.
Le groupe a fait savoir en outre qu'entre 60 et 70 mutins de l'armée ont été tués dans les localités de Kansafra et de Kafr Awid, également situées dans la province d'Idleb. Trois soldats ont aussi été tués dans les affrontements à Kansafra.
L'OSDH a aussi recensé 13 civils tués à Homs, haut lieu de la contestation, 11 dans la province de Deraa, où l'insurrection a pris naissance en mars, 9 dans la province d'Idleb, 3 dans la province de Deir Ezzor, 3 à Damas et 1 à Hama.
Les Comités locaux de coordination (CLC), qui chapeautent les manifestations populaires contre le régime, affirment que pas moins de 937 civils, dont 60 enfants, ont été tués par les forces syriennes en un peu plus d'un mois.
Selon la plus récente estimation des Nations unies, plus de 5000 civils ont été tués depuis le début du soulèvement. Le régime syrien, qui dit combattre des « terroristes armés », affirme pour sa part avoir perdu plus de 1000 membres des forces de sécurité dans des affrontements.
Lutte contre le trafic d'armes... et le gaspillage
Le président syrien Bachar al-Assad a promulgué une loi condamnant à la peine de mort toute personne qui fournit des armes aux « terroristes », a annoncé mardi l'agence officielle Sana.
« La loi prévoit la peine capitale pour ceux qui fournissent des armes ou qui contribuent [à en fournir], en vue de commettre des actes terroristes », précise l'agence.
Le premier ministre syrien Adel Safar a pour sa part publié une lettre circulaire dans laquelle il demande aux établissements de « baisser de 25 % les dépenses » de fonctionnement et d'investissement, selon ce que rapporte le journal du parti au pouvoir Al-Baas.
« Les baisses porteront sur les dépenses concernant le mazout, la maintenance, les primes et prestations de transports » des fonctionnaires, dans le cadre d'un programme du gouvernement visant à « limiter le gaspillage ».

Radio-Canada.ca avecAgence France Presse, Associated Press et Reuters
 http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2011/12/20/004-syrie-osdh-morts.shtml



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