Égypte : les deux candidats à la présidentielle revendiquent la victoire
Le candidat islamiste Mohamed Morsi, issu des Frères
musulmans, revendique la victoire, mais son adversaire, Ahmad Chafic, le
dernier premier ministre du président déchu Hosni Moubarak, prétend lui
aussi qu'il a gagné le second tour des élections présidentielles
en Égypte.
Selon les résultats partiels du second tour publiés par le site du quotidien Al-Ahram après la fin du dépouillement dans 27 circonscriptions, Mohamed Morsi obtiendrait 51 % des voix et Ahmed Chafic 49 %.
En
attendant la proclamation des résultats officiels jeudi par la
commission électorale, la question reste posée quant aux pouvoirs du
prochain président.
Dimanche,
le Conseil suprême des forces armées (CSFA) a annoncé qu'il s'octroyait
les pouvoirs législatifs en attendant l'élection d'un
nouveau Parlement.
Le Parlement issu de la dernière élection législative, dominé par les islamistes, a été dissous samedi après l'invalidation des résultats par la haute cour constitutionnelle pour un vice juridique dans la loi électorale.
L'autre
particularité de la situation est que le nouveau président exercera ses
fonctions sans Constitution puisque l'assemblée chargée de rédiger le
texte n'a pas encore été désignée.
Une
« commission constitutionnelle représentant tous les segments de la
société » aura trois mois pour rédiger une nouvelle constitution, a
annoncé le Conseil suprême des forces armées (CSFA). L'armée aura un
droit de veto sur tout article jugé « contraire aux intérêts suprêmes
du pays ».
Le
Conseil suprême pourra aussi former une nouvelle commission
constitutionnelle si l'instance actuelle, où les islamistes sont
majoritaires, « est empêchée d'accomplir son travail ».
Les
partis libéraux craignent que la commission, élue la semaine dernière,
rédige une loi fondamentale reflétant les positions politiques et
religieuses des Frères musulmans.
La
victoire de M. Morsi, si elle est confirmée, porterait pour la première
fois à la tête du pays un membre des Frères musulmans, mouvement créé
en 1928.
Cette
présidentielle était la première depuis la chute en février 2011 de
Hosni Moubarak sous la pression d'une révolte populaire.
« Cérémonie grandiose »
Le CSFA a annoncé lundi qu'il transmettra le pouvoir au nouveau président le 30 juin.
« L'armée
remettra le pouvoir au président élu lors d'une grande cérémonie à la
fin du mois dont le monde entier sera témoin », a déclaré le général
Mohamed El Assar, membre du CSFA.
« L'Égypte est un pays démocratique moderne qui respecte l'ensemble des valeurs démocratiques. »
Lors
d'une conférence de presse, le général Al Assar a par ailleurs tenté de
justifier la décision d'octroyer à l'armée les pouvoirs législatifs.
Selon
le général Al Assar, ce n'est pas l'armée qui va légiférer au sens
propre du mot. Elle sera une courroie de transmission entre le
gouvernement qui va proposer des projets de loi, lesquels seront étudiés
par l'armée qui va les transmettre au président qui, en dernier lieu,
décidera de les promulguer ou pas.
En
ce qui concerne l'Assemblée constituante, l'armée explique sa décision
par le vide institutionnel : en l'absence d'un Parlement, dont devait
être issue une partie des membres de l'Assemblée constituante, l'armée
désignera une assemblée pour rédiger la Constitution.
Selon
l'armée, l'édifice institutionnel, soit l'adoption de la Constitution
et l'élection d'un nouveau Parlement, devrait être complété d'ici la fin
de l'année.
Source: Radio-Canada avec Agence France-Presse, Reuters et Associated Press
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2012/06/18/003-egypte-freres-musulmans-revendiquent-victoire.shtml
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