Tunisie: l'impératif de neutralité du système du contrôle des dépenses publiques
Quels sont les meilleurs moyens qui
pourraient garantir l'adéquation du rôle des agents et des
administrateurs des dépenses publiques aux standards internationaux et
aux normes appliquées par les administrations développées? Telle est
la problématique débattue, le 29 mai, lors d’un forum sur « le contrôle
des dépenses publiques, un appui de la bonne gouvernance », organisé à
l'occasion de la célébration des 100 ans de la création de la Direction
générale des dépenses publiques (Dgdp).
Différentes
interventions ont retracé l’évolution du contrôle des dépenses
publiques, depuis sa création en 1912, par les décideurs politiques de
la royauté beylicale.
Le
directeur général des Dépenses publiques (Dgdp), Khemais Abdelli, a
appelé les agents de contrôle des dépenses publiques, à améliorer et à
renforcer le rendement de cette structure, afin de garantir la bonne
gestion de l'argent public.
Le
président de l’Association des cadres de contrôle d’inspection et
d’audit dans les structures publiques (Accia) Adel Ghozzi, qui
est aussi coordinateur du nord-ouest de 4 gouvernorats a souligné que
les contrôleurs des dépenses publiques ont pour rôle de veiller à ce
que les gestionnaires ne dépassent pas les crédits inscrits dans le
budget (les budgets votés par l’Etat ou par l’assemblée
des collectivités locales de la municipalité). Leur rôle consiste
également à respecter les objectifs de la dépense (ne pas en changer la
nature ou la destination), ainsi que le respect de certaines règles de
l’achat public et des marchés publics, au niveau de la transparence des
procédures, du cahier des charges et des fiches techniques.
La réforme administrative touche les structures,
les procédures et le personnel qui assurent la gestion administrative
quotidienne d'entreprises publiques ou d'établissements publics à
caractère administratif.
Quant
au rôle du contrôleur des dépenses publiques dans le processus de
la réforme administrative, M.Sabri Boukthir, consultant en matière de
marchés publics, est conscient qu’ aujourd’hui, il y a un sentiment de
plus en plus renforcé chez les élus, la société civile, le peuple
et même la société politique que l’Etat doit rendre des comptes et
passer à l'exécution de certains projets. Il a, en outre, souligné que
la participation du contrôleur des dépenses publiques dans
cette réforme administrative est essentielle, du moment que celui-ci
est amené à intervenir dans les phases d’exécution du budget et
notamment dans la première phase qui est entamée par les ordonnateurs,
qui est la phase de l’engagement des dépenses publiques. Cette phase
permet de vérifier la bonne imputation budgétaire, le respect des
crédits alloués, ainsi que le respect de certaines règles concernant
l’exécution de la dépense publique, notamment l’ exécution des marché
publics.
D’autre
part, en parlant de gouvernance, Belgacem Ismaili, jeune contrôleur de
28 ans, fort d’une expérience de plus de dix ans en tant que contrôleur
des dépenses publiques du ministère de l’intérieur, a souligné que
la bonne gouvernance, est une culture ets’articule autour de plusieurs
principes, notamment la légitimité des décisions financières,
l’efficacité des dépenses publiques, l’orientation de l’action des
structures administratives vers le développement. S’il y avait une
faille dans ces aspects là, on dirait que la bonne gouvernance fait
défaut. Il ne faut également pas oublier de mettre l’accent
sur l'actualisation des guides élaborés depuis 1995, comme le guide
général de l'acheteur public.
Une
nouvelle pratique de la gestion administrative et financière qui
consisterait à créer un système informatique de suivi des dépenses
publiques (consommation de l'électricité, de l'eau, du téléphone et des
hydrocarbures), afin de faciliter la tâche du contrôleur, une
amélioration constante des personnes qui interviennent dans la gestion,
sont des recommandations proposées à la clôture du forum.
Elles devraient être prises en considération lors de la mise en place
des orientations de l'équipe relevant de la Dgdp, chargée de la mise en
place d'un système de gestion du budget de l'Etat, selon les objectifs
fondés sur l'impératif de garantir la neutralité de l'administration et
le système du contrôle des dépenses publiques.
Par Zeineb Rezgui
http://www.leconomistemaghrebin.com/article,l-imperatif-de-neutralite-du-systeme-du-controle-des-depenses-publiques,1310,4.htm
Commentaires
Enregistrer un commentaire