Tunisie: La relance économique en 2012; une équation à plusieurs inconnues
Selon les "Perspectives de l’économie tunisienne" 2012 concoctées
conjointement par l’OCDE, la BAD, le PNUD et la Commission économique de l'ONU
pour l’Afrique, la Tunisie reste confrontée en 2012 à de nombreux défis. Les
perspectives qu’il esquisse pour le pays ne sont guère emballantes car la route
de la liberté et de la relance économique y reste semée d’embuches et sujette à
de nombreux aléas.
Le rapport annuel 2012 concocté conjointement par le Centre de développement de l’OCDE, la BAD, le PNUD et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, esquisse des perspectives à court terme pour l’économie tunisienne qui ne sont guère emballantes. Les projections économiques contenues dans le rapport prévoient une persistance des tensions inflationnistes sur fond d’une croissance économique nettement inférieure à la moyenne régionale (Afrique) et d’une aggravation des déficits jumeaux : déficit budgétaire et déficit extérieur.
Après avoir grandement souffert en 2011 de l’agitation sociale et de l’insécurité publique, une certaine "reprise" semble s’amorcer en 2012, portée essentiellement d’une part, par la consommation intérieure et la politique de relance de la consommation du gouvernement transitoire et, d’autre part, par l’investissement public. Le moteur de l’exportation demeure en panne pour cause de récession économique chez les partenaires commerciaux majeurs de l’économie tunisienne.
À moyen terme, le pays reste confronté à de nombreux défis, car la route de la liberté et de la relance économique reste semée d’embuches et sujette à de nombreux aléas. En fait, selon l’Africans' Economic Outlook 2012, tout dépendra de :
1) L’aptitude de la coalition au pouvoir à s’entendre sur la configuration à donner aux nouvelles institutions démocratiques du pays.
2) De sa capacité à mettre en œuvre des réformes audacieuses pour regagner la confiance des investisseurs.
3) De sa hardiesse à réduire les subventions aux produits de consommation et de réallouer ces ressources aux dépenses d’investissement.
4) De son adresse à venir à bout de l’agitation sociale et à rétablir l’ordre public.
5) De sa compétence à réformer son système financier et notamment à recapitaliser les banques et pallier les insuffisances de la supervision bancaire.
6) De la situation économique de ses principaux partenaires commerciaux européens.
7) Du processus de normalisation de la situation en Libye.
Autant d’inconnues qui compliquent sérieusement la donne et qui expliquent que la véritable relance ne viendra pas avant 2014. La révolution du 14 janvier 2011 a servi de révélateur aux faiblesses structurelles de l’économie tunisienne : secteur productif dominé par les activités à faible valeur ajoutée, faible productivité, chômage des jeunes diplômés élevé, malgoverno et corruption, disparités régionales, etc.
Mais, malgré les nombreuses inconnues qui affectent l’horizon à court terme de la Tunisie, le rapport 2012 demeure fondamentalement optimiste quant à l’avenir à moyen terme de la Tunisie ; un optimisme fondé essentiellement sur le dynamisme de son secteur privé, la haute qualification de sa main d’œuvre, la position géostratégique du pays au confluent de l’Europe et de l’Afrique, et enfin, le recouvrement des libertés publiques suite au changement politique intervenu en janvier 2011.
Par Hachemi Alaya
http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/international/afrique/221151333/relance-economique-2012-equation-a-plusieurs-inconn
Le rapport annuel 2012 concocté conjointement par le Centre de développement de l’OCDE, la BAD, le PNUD et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, esquisse des perspectives à court terme pour l’économie tunisienne qui ne sont guère emballantes. Les projections économiques contenues dans le rapport prévoient une persistance des tensions inflationnistes sur fond d’une croissance économique nettement inférieure à la moyenne régionale (Afrique) et d’une aggravation des déficits jumeaux : déficit budgétaire et déficit extérieur.
Après avoir grandement souffert en 2011 de l’agitation sociale et de l’insécurité publique, une certaine "reprise" semble s’amorcer en 2012, portée essentiellement d’une part, par la consommation intérieure et la politique de relance de la consommation du gouvernement transitoire et, d’autre part, par l’investissement public. Le moteur de l’exportation demeure en panne pour cause de récession économique chez les partenaires commerciaux majeurs de l’économie tunisienne.
À moyen terme, le pays reste confronté à de nombreux défis, car la route de la liberté et de la relance économique reste semée d’embuches et sujette à de nombreux aléas. En fait, selon l’Africans' Economic Outlook 2012, tout dépendra de :
1) L’aptitude de la coalition au pouvoir à s’entendre sur la configuration à donner aux nouvelles institutions démocratiques du pays.
2) De sa capacité à mettre en œuvre des réformes audacieuses pour regagner la confiance des investisseurs.
3) De sa hardiesse à réduire les subventions aux produits de consommation et de réallouer ces ressources aux dépenses d’investissement.
4) De son adresse à venir à bout de l’agitation sociale et à rétablir l’ordre public.
5) De sa compétence à réformer son système financier et notamment à recapitaliser les banques et pallier les insuffisances de la supervision bancaire.
6) De la situation économique de ses principaux partenaires commerciaux européens.
7) Du processus de normalisation de la situation en Libye.
Autant d’inconnues qui compliquent sérieusement la donne et qui expliquent que la véritable relance ne viendra pas avant 2014. La révolution du 14 janvier 2011 a servi de révélateur aux faiblesses structurelles de l’économie tunisienne : secteur productif dominé par les activités à faible valeur ajoutée, faible productivité, chômage des jeunes diplômés élevé, malgoverno et corruption, disparités régionales, etc.
Mais, malgré les nombreuses inconnues qui affectent l’horizon à court terme de la Tunisie, le rapport 2012 demeure fondamentalement optimiste quant à l’avenir à moyen terme de la Tunisie ; un optimisme fondé essentiellement sur le dynamisme de son secteur privé, la haute qualification de sa main d’œuvre, la position géostratégique du pays au confluent de l’Europe et de l’Afrique, et enfin, le recouvrement des libertés publiques suite au changement politique intervenu en janvier 2011.
Par Hachemi Alaya
http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/international/afrique/221151333/relance-economique-2012-equation-a-plusieurs-inconn
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