TUNISIE : Le Gouvernement provisoire de Ghanouchi n’a toujours pas d’agenda ni de feuille de route pour les réformes politiques et les élections à venir


Ce gouvernement n'a pas encore compris ou réaliser qu'il s'agit bien d'une révolution et qu’il doit agir en conséquence. Il faudrait absolument qu’il prenne des décisions politiques courageuses pour rassurer le peuple. Ce gouvernement a mal démarré, a commis plusieurs maladresses, entre autres, le maintien des 3 commissions dont la mission n'est ni claire ni convaincante; c'est bien le cas de dire que ça servira à "noyer le poisson".

Un gouvernement de transition est bon pour 6 mois pas plus, cinq semaines après le départ du despote, on a l’impression que Ghanouchi est bien parti pour perpétuer son pouvoir. Habituellement, après une révolution, on assure la transition avec un comité de salut public qui est un gouvernement d’une vraie transition et non pas des fauteuils de ministres et secrétaires d'État. L’objectif de la révolution ne consiste pas à chasser Ben Ali et le clan Trabelsi; son but ultime est de déloger le système dictatorial en place et d’asseoir une vraie démocratie. Derrière ce gouvernement, le système dort toujours comme un virus qui est prêt à tout réinfecter si les tunisiens lui laissent le temps sans réagir face à la lenteur de ce gouvernement.

Le gouvernement provisoire est là pour préparer les prochaines élections et non pour passer 20 ans au pouvoir afin de changer toutes les structures de l'État et de la constitution. Lancer des nouveaux projets, annoncer des nouvelles mesures, planifier des actions à moyen terme; admettons que le tout est important, mais la première des priorités, c’est d’organiser des élections libres et démocratiques pour élire une assemblée constituante qui permettra de garantir une vraie démocratie et des élections libres dans 6 à 9 mois. Pour ce faire, il y en des actions incontournables qui consistent à dissoudre le RCD et à créer le cadre juridique pour la libre création d'association et de parties politiques.

Les questions des réformes politiques sont une priorité. « Il y a une nouvelle constitution à rédiger avec la participation de toutes les forces politiques de ce pays. Ce n’est pas une mince affaire. Devrait-on commencer par les municipales pour faire tranquilliser les citoyens sur leur proximité immédiate ? Devrait-on opter pour un régime parlementaire ? Plusieurs choix se posent et la question mérite d’être examinée avec tout le doigté requis » (1). Seule une assemblée constituante élue permettra de répondre à toutes ses questions? Le Gouvernement Ghanouchi ne veux rien savoir de l’élection de cette assemblée pour la simple raison qu’elle dissoudra la constitution de la dictature qui lui a permis d’accéder au pouvoir
 

 Par Chafi Chaieb Doctorant Écologue au Canada

 

(1) Mounir Ben Mahmoud; Les dossiers brûlants du gouvernement de transition- http://www.businessnews.com.tn/Tunisie---Les-dossiers-br%C3%BBlants-du-gouvernement-de-transition,519,23463,1

Commentaires

  1. Seule une assemblée constituante élue permettra de répondre à toutes ses questions?
    Qui va Composer cette assemblée ? les parties politiques qui ont déposé une demande de visa ?
    Et comment va t on l' élire rapidement ? ....ceci c est une excellente idée mais rentrant dans les détails de sa réalisation

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  2. TRES JUSTE Lancer des nouveaux projets, annoncer des nouvelles mesures, planifier des actions à moyen terme; admettons que le tout est important, mais la première des priorités, c’est d’organiser des élections libres et démocratiques pour élire une assemblée constituante qui permettra de garantir une vraie démocratie et des élections libres dans 6 à 9 mois. Pour ce faire, il y en des actions incontournables qui consistent à dissoudre le RCD et à créer le cadre juridique pour la libre création d'association et de parties politiques....je rajouterai préparer dés aujourd'hui des médias libres pour présenter les programmes et l'infrastructure informatique et organisationnel pour ces élections se passent bien en faisant appel à des consultants-expert en europe spécialistes en organisation d'élection libre.

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  3. Il faut élire le plus tôt possible une Assemblée constituante représentative pour décider de l’organisation des pouvoirs publics et du système de gouvernement le plus apte à éviter le retour à l’autoritarisme et au pouvoir personnel. Comment l'élire? Présenter des listes candidates de juristes spécialistes en lois constitutionnelles, des spécialistes en droits de l'homme, des économistes chevronnés, des vétérans politiciens en retraite intègres qui n'ont jamais servi la double dictature Bourguiba-Ben Ali, sous formes de commissions candidates sur des listes à élire, informer la population des listes et des CV de leurs membres; pas de partis politiques; l,assemblée sera constituées de 200 à 300 membres. C’est à cette assemblée constituante de se prononcer sur les questions vitales pour bâtir une seconde république. On ne peut pas donc considérer comme acquis le maintien du système présidentiel et prévoir dès maintenant d’organiser l’élection d’un Président au suffrage universel comme par le passé et perpétuer ainsi les dangers que cela comporte.

    L’élection d’une Assemblée constituante après la révision de la loi électorale constitue un préalable et la tâche principale du gouvernement de transition. Il ne lui appartient pas de décider du contenu de cette constitution. Il appartient à l’Assemblée constituante de s’organiser pour créer les commissions nécessaires pour étudier les projets proposés notamment par le gouvernement et de statuer sur le contenu définitif de la constitution. C’est après l’établissement de la nouvelle constitution qu’on pourra organiser les élections adoptées par le texte constitutionnel.

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